Au Burkina Faso, le mouvement syndical a été très tôt marqué par le pluralisme. En effet, contrairement à ce qu’on a pu observer dans nombre de pays africains, tous les pouvoirs qui se sont succédés dans notre pays, n’ont jamais réussi à imposer une centrale syndicale unique liée à un parti – Etat bourgeois unique. Certes, la 1ère République de Maurice YAMEOGO l’a tenté et a même légiféré dans ce sens en 1964, mais il n’a jamais réussi à faire appliquer cette loi.Face à ce pluralisme, la solution trouvée par le mouvement syndical burkinabé a été l’unité d’action. C’est elle qui a permis aux travailleurs de notre pays et à leurs organisations de jouer le plus souvent un rôle de premier plan aux différentes étapes importantes de l’histoire de notre peuple.

L’unité d’action syndicale en cours au Burkina Faso depuis 1999 survient après d’autres expériences d’unité d’action qui étaient restées jusque-là assez ponctuelles.

Elle s’est constituée à l’occasion du 1er mai 1999, autour d’un accord sur l’élaboration d’une plate-forme commune de lutte et à la décision de commémorer la Fête du Travail dans l’unité.

C’était à l’initiative de secrétaires généraux de certaines centrales syndicales comme Abdoulaye IRA de l’ONSL, Mamadou NAMA de l’USTB mais aussi grâce à la disponibilité et à l’engagement politique des autres Secrétaires Généraux des centrales syndicales que sont Tolé SAGNON de la CGT-B, Mahamadi OUEDRAOGO de la CNTB, Roger TAPSOBA de la CSB, Joseph TIENDREBEOGO de FO/UNSL, et de leurs directions exécutives.

Les plates formes minimales syndicales communes intègreront par la suite la lutte contre l’impunité et pour la vérité et la justice pour Norbert ZONGO et ses compagnons et pour toutes les autres victimes de la violence en politique.

Elle se poursuivra à travers les activités de formation du BIT, mais aussi avec d’autres activités communes. On peut citer entre autres :

• Les commémorations unitaires du 1er mai ;
• Les luttes unitaires autour de revendications liées au respect des engagements, à la vie, à l’impunité, …
• La production d’un bilan des Centrales syndicales sur les privatisations au Burkina Faso (décembre 2001) ;
• Les rencontres annuelles Gouvernement/Syndicats autour des cahiers de doléances du 1ermai ;

• Le soutien aux luttes des travailleurs au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde ;
• Les sorties unitaires dans les régions ;
• La grève générale déclenchée le 16 septembre 2015 contre le coup d’Etat du RSP et qui a contribué fortement à l’échec de celui-ci ;

Les exemples de luttes et d’activités unitaires sus-citées non seulement ne sont pas exhaustifs, mais encore, ce ne sont que des exemples au sommet. En effet, il se réalise également une unité de luttes à la base, entre les syndicats professionnels de différentes centrales syndicales et syndicats autonomes, entre les structures syndicales décentralisées (Unions Provinciales, Unions Régionales, au niveau des délégués syndicaux et délégués du personnel des entreprises et sociétés, à l’intérieur des entreprises, etc.)